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De Peebles à Summerfolk : Rencontres rapprochées du passé – La rencontre avec Jackie

  • Photo du rédacteur: Megan Routledge
    Megan Routledge
  • il y a 7 heures
  • 8 min de lecture
Kelso Beach, Georgian Bay, Ontario, Canada

Crédit photo : Anne Connor – Plage de Kelso, Owen Sound, Ontario, Canada.



Introduction par Megan Routledge


Dans The Long Road to Flin Flon, Stevie Connor retrace une vie façonnée par la musique, les voyages et les amitiés qui traversent les continents. Dans cet extrait exclusif pour The Sound Cafe, il raconte une rencontre remarquable au Summerfolk Music and Crafts Festival — une rencontre fortuite dans une file pour la nourriture qui s’est transformée en un lien durable avec Jackie et Tammy, reliant ses racines écossaises à Peebles au cœur de la scène des festivals de l’Ontario.


Ce chapitre capture la magie de la rencontre, la joie des histoires partagées et le pouvoir durable de la musique pour rapprocher les gens — un rappel que certaines amitiés sont inscrites dans le parcours de la vie bien avant que nous en ayons conscience.



Jackie and Stevie, Summerfolk 2019.

Jackie et Stevie, Summerfolk 2019.


Certains moments de la vie semblent relever du hasard, d’autres du destin. L’une de ces histoires a commencé au Summerfolk Music and Crafts Festival à Owen Sound, en Ontario, et elle continue de se dérouler encore aujourd’hui.


Owen Sound se situe à la confluence des bassins versants de la Pigeon, de la Sydenham et de la baie Georgienne, un port naturel qui a façonné son développement initial. Fondée au début du XIXᵉ siècle, elle est devenue une ville prospère de transport et de commerce du bois, parfois surnommée le « Chicago du Nord » pour son commerce dynamique et son caractère animé. En se promenant le long du front de mer, le rythme des vagues contre les quais résonne avec l’histoire maritime et industrielle de la ville, tandis que les collines et sentiers environnants invitent à la réflexion tranquille.


Aujourd’hui, Owen Sound est reconnue pour ses arts, son patrimoine et sa connexion aux voies navigables du sud de l’Ontario — un cadre parfait pour un festival comme Summerfolk.


Le Summerfolk Music and Crafts Festival a vu le jour il y a 50 ans, créé par un groupe de passionnés de musique convaincus qu’Owen Sound pouvait accueillir un événement folk de classe mondiale. Au fil des décennies, il est devenu l’un des festivals folk les plus respectés du Canada, célébré pour son mélange d’artistes internationaux, de talents locaux et son ambiance familiale.


Summerfolk ne se limite pas à la musique ; c’est un lieu où artisans, conteurs et amis se retrouvent, formant des souvenirs qui dépassent largement le week-end du festival. En marchant parmi les tentes, les odeurs de fumée de bois, de noix grillées et de pâtisseries se mêlent aux accords des guitares, aux rires et au doux murmure des conversations. Chaque recoin du festival vibre d’énergie, tout en conservant une atmosphère intime — un endroit où naissent les amitiés, où se partagent les histoires, et où la musique devient le décor de la vie elle-même.


Le lien avec ses racines rend la rencontre avec Jackie encore plus extraordinaire.

Peebles, ville marchande historique dans les Scottish Borders, se situe à environ 37 km au sud d’Édimbourg. Son histoire remonte au XIIᵉ siècle, lorsqu’elle fut établie comme Royal Burgh sous le règne du roi David Ier. Au fil des siècles, Peebles est devenue un centre de commerce, de tissage et de culture locale, et aujourd’hui, elle prospère en tant que ville reconnue pour ses arts, ses festivals et ses paysages pittoresques.


Juste à l’extérieur de Peebles se dresse le château de Neidpath, une forteresse médiévale datant de la fin du XIVᵉ siècle. J’ai eu le privilège d’y servir comme joueur de cornemuse résident pendant quelques années, jouant pour l’Earl of Wemyss and March. Ce rôle conserve ses propres souvenirs, dont une rencontre particulièrement marquante : l’Earl m’a un jour apporté une bouteille de porto dans la cuisine de The Royal Company of Archers, la garde officielle de la Reine en Écosse, pour me remercier d’avoir joué lors d’un dîner organisé pour eux. Mais cela, bien sûr, est une histoire pour un autre chapitre.


Neidpath Castle, Scottish Borders.

Château de Neidpath, Scottish Borders.


Remplir ces murs anciens de musique et se connecter à des siècles d’histoire écossaise à travers la cornemuse. L’écho des cornemuses dans les couloirs de pierre, l’odeur du bois ancien et du foyer, et le murmure tranquille des vallées fluviales environnantes sont des souvenirs que je garde encore aujourd’hui.


Nous étions en 2016, au Summerfolk. J’étais dans la file pour des frites — « chips », comme je les appellerai toujours — quand l’homme devant moi passa sa commande. Dès que je l’entendis parler, son accent attira mon attention : écossais.


Et c’est ainsi que j’ai rencontré Jackie.


Savoir que Jackie venait de la région de Peebles rendit notre rencontre à Summerfolk presque destinée — comme si les fils de l’Écosse m’avaient suivi à travers l’Atlantique, tissant passé et présent en un seul moment improbable. Des collines ondulantes des Borders aux rives de la baie Georgienne, notre lien commun avec cette petite ville écossaise préparait le terrain pour une amitié qui allait grandir chaque année, enracinée dans l’histoire, la musique et ce genre de rencontres fortuites que seule la vie peut orchestrer.

Je lui dis bonjour et lui demandai d’où il venait. Il répondit : « Édimbourg ». Quelque chose dans sa façon de parler me fit douter.


« Je ne crois pas ; vous avez un accent des Borders », dis-je.


Il admit qu’il se faisait souvent passer pour Édimbourg, car peu de gens hors d’Écosse reconnaissaient la région autour de Peebles. Je la connaissais bien — mes parents y vivaient. Je lui demandai donc s’il connaissait le fish and chips de Big Eb, dans la High Street de Northgate.


À ma grande surprise, il ne se contenta pas de le connaître. Il me dit que Big Eb était son oncle. J’en suis resté bouche bée — quelles étaient les chances ?


Jackie travaillait dans le nord de l’Ontario et vivait à environ 160 km au nord de North Bay, en pleine nature canadienne. Une fois par an, il descendait vers le sud — pour Summerfolk. Les probabilités de se croiser dans cette file à nourriture semblaient astronomiques, et pourtant nous étions là : deux personnes liées par une petite ville écossaise et un amour commun de la musique, se rencontrant par hasard sur la baie Georgienne.


Cette rencontre fortuite est devenue une tradition annuelle. Avant la pandémie, Jackie et sa femme Tammy retrouvaient Anne et moi au bar du festival. Nous levions un verre, échangions quelques mots, puis nous replongions dans la musique qui s’échappait des scènes de Summerfolk.


Peebles, la sauce HP, les fish suppers de Big Eb — ces souvenirs s’entrelacèrent avec notre routine du festival.


Big Eb's Chippy, Peebles, Scotland.

Big Eb's Chippy, Peebles, Écosse.


Il y a quelque chose de magique à partager ces moments avec des personnes qui comprennent votre histoire. Voir Jackie et Tammy rire sur un air familier, voir Anne sourire en racontant une anecdote, m’a fait réaliser que ces simples retrouvailles, répétées année après année, deviennent une véritable tapisserie d’amitiés, plus riche que n’importe quelle performance unique.


Cette année, 2025, nous nous sommes retrouvés à nouveau. Anne et moi avons retrouvé Jackie et Tammy sur le site du festival et nous nous sommes installés pour une rare vieille discussion, pendant que la musique jouait en arrière-plan. Je leur ai présenté notre petit-fils, Nolan, et sa partenaire Alexis. Nous avons échangé des histoires, tandis que la bande sonore du festival se poursuivait autour de nous.


Tammy, Jackie, Stevie and Anne.

Tammy, Jackie, Stevie et Anne, 2023.


Quand arriva le moment de se séparer, nous nous sommes embrassés et avons dit ce que nous disons toujours : « À l’année prochaine. »


Jackie m’a serré contre lui et a dit : « Je t’aime, frère. »


Voilà ce qu’est une amitié durable — celle qui n’a pas besoin d’explications, seulement de temps et d’un lieu pour se retrouver.


Jackie sort de la nature une fois par an, et c’est pour Summerfolk. Cela en dit long sur ce festival. Oui, il y a la musique, le village des artisans, la nourriture et la beauté de la baie Georgienne. Mais par-dessus tout, il y a la connexion — les personnes que l’on rencontre, les liens qui se forment dans les moments les plus ordinaires, les histoires qui perdurent bien après la dernière chanson.


Pour moi, Summerfolk sera toujours lié à ce jour de 2016, lorsque la voix d’un Border dans une file à nourriture a fait ressurgir Peebles dans toute sa clarté. Et il inclura toujours les retrouvailles qui ont suivi — preuve que certaines amitiés se construisent sur de simples rituels, répétés année après année, jusqu’à ce qu’ils deviennent comme une famille.


Avec du recul, cette histoire de Summerfolk et de Jackie n’est qu’un chapitre parmi tant d’autres dans The Long Road to Flin Flon. En chemin, j’ai découvert que certaines amitiés arrivent comme des cadeaux silencieux — inattendus, improbables, mais durables. Qu’elles se forgent dans les rues d’Édimbourg, dans les petites villes d’Écosse ou sur les terrains de festival de l’Ontario, ces connexions ont façonné mon parcours plus que je n’aurais jamais pu l’imaginer. Elles me rappellent que la vie ne se mesure pas seulement aux kilomètres parcourus ou aux scènes foulées, mais aux personnes que nous rencontrons, aux histoires que nous partageons et aux liens que nous emportons avec nous, longtemps après que la musique se soit tue.


Cela me rappelle également un autre chapitre de ma vie, de nombreuses années plus tôt, lorsque j’ai retrouvé un ami d’enfance et coéquipier de football, Micky Donnelly, dans une rue d’Édimbourg trempée par la pluie — une autre rencontre improbable qui semblait impossible et pourtant parfaitement réelle, renforçant l’idée que certaines amitiés sont faites pour durer, peu importe la distance ou les années.


Stevie Connor with Singer-Songwriter, and Artistic Director of Summerfolk, James Keelaghan.

Avec James Keelaghan, Summerfolk 2025.


Note de fin 1 :

Cette histoire de rencontre avec Jackie n’aurait jamais eu lieu sans un festival précédent au Nouveau-Brunswick, où Anne et moi avons rencontré le légendaire auteur-compositeur-interprète canadien James Keelaghan, qui était — et est toujours — le directeur artistique de Summerfolk. Lors de cet événement, James nous a suggéré de visiter Summerfolk et d’y faire un peu de couverture médiatique. Sans cette invitation, cette rencontre fortuite dans la file à nourriture — et l’amitié durable avec Jackie et Tammy — ne se serait jamais produite.

Parfois, ce sont les mains invisibles des autres qui ouvrent les portes à des moments que vous n’auriez jamais pu imaginer.


Anne Connor at Summerfolk

Ma femme Anne, à Summerfolk.


Note de fin 2 :

Sans ma femme Anne, que j’ai rencontrée il y a toutes ces années dans les Borders écossaises, je n’aurais jamais rencontré James Keelaghan, qui m’a ouvert la porte de Summerfolk — et, en fin de compte, à cette rencontre fortuite avec Jackie.


On ne peut tout simplement pas inventer ça.


Tammy, Jackie, Stevie and Anne, 2025.

Tammy, Jackie, Stevie et Anne, 2025.



Stevie Connor
Founder/Editor
www.thesoundcafe.com

Stevie Connor, polymathe de la scène musicale né en Écosse, est reconnu pour sa polyvalence exceptionnelle dans de nombreux domaines de l’industrie. Destiné au départ à une carrière dans le football, c’est pourtant dans la musique que Stevie a trouvé sa véritable vocation. Son parcours éclectique l’a vu s’illustrer en tant que musicien, compositeur, artiste d’enregistrement, journaliste et pionnier de la radio sur Internet.


En 2012, Stevie a fondé Blues and Roots Radio, une plateforme en ligne qui est rapidement devenue une scène mondiale pour les musiques blues, roots, folk, americana et celtiques. Grâce à son leadership visionnaire, la plateforme a acquis une renommée internationale. Non satisfait de s’arrêter là, Stevie a élargi son empreinte en 2020 en créant The Sound Cafe Magazine, une publication multilingue dédiée aux entrevues avec des artistes, aux critiques d’albums et à l’actualité musicale.


L’influence de Stevie dépasse largement le cadre de ces deux plateformes. Son oreille avertie et sa fine compréhension de l’industrie lui ont permis d’être sélectionné comme juré pour des prix nationaux prestigieux tels que les JUNO Awards, les Canadian Folk Music Awards et les Maple Blues Awards. Par ses efforts infatigables, il s’est forgé une solide réputation au sein de la communauté musicale, gagnant le respect tant de ses pairs que des artistes.


Malgré ses nombreuses responsabilités, Stevie reste profondément attaché à ses racines, tant sur le plan musical que géographique. Il continue d’enrichir activement le tissu vivant du monde musical, veillant à ce que son influence se fasse sentir bien au-delà de toute plateforme unique. Sa passion durable et son engagement envers la musique font de lui une véritable figure de proue de l’industrie.


Stevie est un journaliste vérifié sur la plateforme mondiale de relations publiques Muck Rack.


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