Jon Batiste frappe à nouveau avec Big Money, une célébration de l’âme, de l’esprit et des racines américaines
- Megan Routledge

- 24 août
- 3 min de lecture

Le multi-lauréat des GRAMMY® et des Oscars® Jon Batiste revient avec un nouveau chapitre audacieux et exaltant : son neuvième album studio, Big Money, paru aujourd’hui chez Verve/Interscope/Universal Music Canada. Dans une carrière déjà marquée par la virtuosité, le charisme et une capacité unique à mêler tradition et innovation, Batiste prouve une fois de plus qu’il est un maître du récit musical.
Plus tôt cette semaine, Batiste a présenté le titre phare dans l’émission Jimmy Kimmel Live! avant de donner le lendemain un concert surprise à guichets fermés à Central Park – une véritable fête de la joie et de l’art pour célébrer la sortie de l’album. Les fans peuvent découvrir Big Money dans son intégralité sur jonbatistestore.com, avec des CD dédicacés et un vinyle rose vif exclusif.
Au cœur de l’album se trouve le troisième single, « Lean on My Love », en collaboration avec la chanteuse Andra Day. Connue pour sa puissance vocale, Day livre ici une interprétation plus douce et intimiste, qui épouse parfaitement l’esprit délicat et réconfortant de la chanson. Le clip, tourné à la Victory Bible Church à Altadena (Californie), met en lumière la résilience d’une communauté touchée par les incendies et transmet un message d’espoir. Le projet soutient The Legacy Land Project, une initiative en faveur des sinistrés.
Enregistré en seulement deux semaines, Big Money est une véritable leçon de spontanéité : beaucoup de titres ont été captés en prise directe, parfois avec un seul micro, privilégiant l’émotion à la perfection. Racines gospel, héritage de La Nouvelle-Orléans, énergie contestataire et mélodies pop s’entrelacent pour offrir un voyage musical qui passe du soul et du reggae au blues et aux ballades minimalistes. On y retrouve notamment les collaborations de Randy Newman, du producteur No ID, et bien sûr d’Andra Day.
« Nous étions en pleine conversation de cinq ans sur la vie », raconte Batiste au sujet de No ID. « Le jour où nous avons décidé de collaborer, il y a eu une synergie que nous n’aurions jamais pu planifier – lui voulait explorer d’autres horizons, moi j’étais dans un espace guitare roots américaine, et la culture autour de nous changeait. »
Le titre Big Money, porté par la guitare acoustique vintage de Nick Waterhouse et les harmonies des Womack Sisters (petites-filles de Sam Cooke), est à la fois entraînant et réflexif. Derrière son refrain accrocheur se cache une critique de l’obsession pour la richesse. « Don’t be a dummy, everybody chasing that big money », chante Batiste, comme un avertissement ironique.
Parmi les moments forts : « Lonely Avenue », classique de Doc Pomus popularisé par Ray Charles, enregistré en une seule prise sur le piano de Randy Newman, sans filtre, presque documentaire. « Ray est mon saint patron », confie Batiste, évoquant son dialogue spirituel avec Charles et Newman.
Avec « Petrichor », il appelle au respect de la planète, nommant océans, air et nourriture, sur un rythme dansant. « Do It All Again » est une ballade intemporelle, tandis que « Pinnacle » convoque les voix ancestrales, tel John Henry, affirmant Batiste comme un griot moderne. « At All » médite sur la présence et le lâcher-prise, et « Maybe » restitue telle quelle une première improvisation avec No ID, simple piano-voix.
L’album se conclut avec « Angels », inspiré de Lee « Scratch » Perry et de la pensée grecque antique, où apparaît l’alter ego cosmique de Batiste : Billy Bob Bo Bob, DJ interstellaire « diffusant la soul à travers l’espace et le temps ». « Quand je deviens Billy Bob Bo Bob », explique-t-il, « j’ai l’impression d’être un griot qui vit dans tous les temps à la fois… Quand je dissous le temps, je dissous la tension. »
Début 2025, Batiste avait déjà marqué les esprits avec son interprétation de l’hymne national au Super Bowl, acclamée unanimement. Il a également remporté deux GRAMMY® Awards – Meilleur film musical pour American Symphony (Netflix) et Meilleure chanson pour un média visuel avec l’oscarisée « It Never Went Away » (coécrite avec Dan Wilson).
Batiste accompagnera la sortie de Big Money d’une grande tournée américaine, The Big Money Tour: Jon Batiste Plays America, qui débutera le 27 août et passera par plus de 30 salles prestigieuses, dont Red Rocks, le Grand Ole Opry et un concert co-tête d’affiche avec Diana Ross au Muny.
Big Money est un disque contrasté – entre joie et ironie, protestation et célébration, héritage et expérimentation. Mais c’est avant tout du grand Jon Batiste : un artiste guidé par le cœur, capable de transformer l’instant en poésie musicale, et de nous rappeler, dans un monde saturé de tendances, que l’authenticité demeure.
Tracklist – Big Money
LEAN ON MY LOVE (FEAT. ANDRA DAY)
BIG MONEY
LONELY AVENUE (FEAT. RANDY NEWMAN)
PETRICHOR
DO IT ALL AGAIN
PINNACLE
AT ALL
MAYBE
ANGELS (FEAT. NO ID & BILLY BOB BO BOB)



