Greta Gaines : Une femme aux multiples vies revient avec Bird Before Light
- Megan Routledge
- 31 août
- 2 min de lecture

Crédit photo: Stacie Huckeba
Certain·e·s artistes échappent à toutes les cases dans lesquelles on voudrait les enfermer. Greta Gaines en fait partie depuis toujours. Chanteuse folk-rock, championne du monde de snowboard extrême, productrice et commentatrice médiatique, elle incarne l’esprit indomptable de la réinvention. Aujourd’hui, installée à Nashville, elle dévoile Bird Before Light, un nouvel album aussi intime qu’universel.
Écrit dans une période de transition, ce disque marque un pas de côté dans son processus créatif. Habituée à composer seule, dans la solitude, Gaines a cette fois-ci choisi de se mettre en danger, d’ouvrir son écriture à d’autres horizons. Les thèmes abordés sont ceux d’une femme en pleine traversée de la cinquantaine : le nid vide, l’anxiété nouvelle, la douleur du deuil et de la trahison. Mais derrière l’ombre se dessinent aussi la quête de foi, la joie simple des retrouvailles entre amis et l’apaisement offert par la nature.
Bird Before Light est plus qu’un titre, c’est une métaphore : celle des ailes qui se déploient avant l’aube. L’album bénéficie d’une production d’orfèvre. Réalisé par Jim Reilley et mixé par Eric Fritsch et Mill Logan, il a été enregistré dans les studios East Nashville de Ken Coomer (Wilco). À ses côtés, un casting prestigieux : Tim O’Brien (fiddle et chœurs), Adam Ollendorff (pedal steel, Kacey Musgraves), Kevin Roentgen (Buckcherry), Raul Malo (The Mavericks), Dan Bern, sans oublier Coomer lui-même à la batterie. Greta Gaines, guitare en mains et voix limpide, reste le fil conducteur de cette constellation musicale.
La critique ne s’y trompe pas. Rolling Stone saluait déjà son titre “Empty Spaces” sur l’album Pale Star, comparant son timbre à celui d’Aimee Mann et louant une écriture aux accents psychédéliques. Americana Highways voyait en elle une artiste spirituelle, capable de marier les genres comme personne. Quant au magazine Maverick, il résumait son style en une formule simple et juste : de la musique americana adulte, raffinée et authentique.
Mais limiter Greta Gaines à sa carrière musicale serait réducteur. Première championne du monde de snowboard extrême féminin, elle a également été une pionnière avec Freeride, série dédiée au sport, à la musique et à l’environnement. Militante de longue date pour la réforme du cannabis (via NORML), elle a aussi commenté l’actualité sportive et culturelle pour MTV, ESPN et Oxygen Media. À travers son label indépendant Big Air Records, elle défend sa vision artistique, libre de toute contrainte.
Avec Bird Before Light, Greta Gaines signe sans doute l’album le plus sincère de sa carrière. Plus qu’une nouvelle étape, c’est une véritable affirmation : celle d’une femme qui ose raconter ses fragilités, ses combats et sa quête de lumière.
Toujours là où on ne l’attend pas, Greta Gaines prouve encore une fois qu’elle trace sa route hors des sentiers battus — qu’il s’agisse des pentes enneigées ou du paysage de l’americana contemporaine.

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