Derrière le rideau : Lance Anderson
- Erin McCallum
- il y a 8 heures
- 6 min de lecture

Depuis la toute première édition de Derrière le Rideau, chaque volet s’efforce d’offrir aux lecteurs un regard novateur sur l’artiste présenté. Les lecteurs du monde entier bénéficieront de savoir que la formule de cette chronique d’enquête reste généralement la même : chaque artiste est minutieusement recherché avant une conversation directe, ce qui permet d’aller au-delà de la simple biographie pour offrir une perspective exclusive.
Souvent, des années d’étude précèdent l’entretien avec l’artiste ; les curiosités restantes après cette recherche deviennent alors le cœur de l’interview. Chaque artiste présenté ici est reconnu au sein du collectif canadien de musique blues, possède une solide biographie professionnelle, et des informations à leur sujet sont accessibles par d'autres moyens. Il est vivement recommandé aux lecteurs de poursuivre leur propre exploration – il est impossible de proposer une biographie complète dans les limites de cette chronique. Les informations proposées ici visent à fournir un contexte et une justification à cette enquête particulière.
Cette édition commence par une mise au point honnête : pendant plusieurs années, le musicien, compositeur, pianiste, organiste, propriétaire de maison de disques, directeur musical, chef d’orchestre et producteur Lance Anderson figurait « sur la liste » des artistes susceptibles de tirer le rideau pour les lecteurs curieux. Après avoir acquis une connaissance approfondie de son parcours professionnel bien avant l’interview, un temps considérable a été consacré à réfléchir aux questions, réponses et réflexions qui serviraient au mieux les lecteurs de Derrière le Rideau. Cette réflexion n’était certainement pas due à un manque d’information ou d’intérêt – bien au contraire : le parcours professionnel d’Anderson est si vaste que chacun des rôles associés à son nom mériterait une enquête à part entière.
Comme mentionné précédemment, les lecteurs sont toujours encouragés à faire leurs propres recherches ; la carrière d’Anderson lui a valu de nombreuses reconnaissances et distinctions dans plusieurs sphères de l’industrie musicale (à titre d’exemple – Anderson a reçu un prix JUNO pour son travail de producteur, un Maple Blues Award en tant que claviériste de l’année, un doctorat honorifique en musique de l’Université Lakehead, entre autres). Il est formé en composition classique et possède des crédits à la télévision et au cinéma en tant qu’auteur. Son label, Make It Real Records, a reçu les éloges de la critique (à noter également qu’Anderson a remporté un JUNO pour sa production avec le groupe Leahy), et il a produit plusieurs artistes reconnus de la scène blues canadienne (tels que Fathead, Garth Hudson, Blackburn et The Cameo Blues Band).
En plus de tourner avec divers artistes (comme Shakura S’Aida), Anderson est également connu pour ses propres projets (par exemple – Anderson Sloski, Matchedash Parish). Pour souligner la diversité et la polyvalence de son parcours professionnel, il convient également de mentionner que ses contributions en tant que directeur musical l’ont amené à concevoir, organiser, produire et diriger des spectacles en hommage à des artistes majeurs tels que Ray Charles (Genius + Soul), The Band (The Last Waltz), Joe Cocker et Leon Russell (Mad Dogs and Englishmen), et bien d’autres. Ce qui précède ne constitue qu’un aperçu de sa biographie, mais suffit à établir le cadre de cette enquête. En examinant l’ampleur et la richesse du parcours d’Anderson, il est logique que ce soit précisément cette polyvalence qui offre une perspective unique aux lecteurs.
La conversation a débuté par une évidence : rares sont ceux, dans le collectif blues canadien, qui ont été aussi immergés dans autant de sphères. Sachant qu’Anderson n’a pas seulement jeté un large filet, mais qu’il l’a fait avec brio, il était pertinent de découvrir s’il reste encore des domaines à explorer pour lui, et d’en apprendre davantage sur sa perception de son expérience professionnelle :
« J’ai certainement eu une carrière éclectique, car j’ai des goûts éclectiques. Une chose pour laquelle les gens me reconnaissent le plus, c’est mon jeu, mais mon véritable talent ne réside pas là. Mon don, c’est la composition et la production, et ma capacité à entendre des façons d’enrichir la musique déjà écrite – et à organiser. L’organisation, c’est ma force depuis les années 70. Beaucoup de projets auxquels je participe, encore aujourd’hui, exigent beaucoup d’organisation ; cela vous aide à être prêt pour ce à quoi on ne peut réellement se préparer. L’idée d’être complètement prêt est une illusion. Dire “oui” à une opportunité est la meilleure façon de faire avancer sa carrière. Cela dit, il ne faut pas dire “oui” à un concert qu’on ne peut pas assurer. Il faut toujours connaître les limites de ses compétences, mais être mal à l’aise ? Il faut s’y habituer. C’est normal. Il y aura toujours des imprévus, et plus on les affronte, mieux on y fait face. En ce qui concerne les domaines d’intérêt, je pense que la seule chose qu’il me reste à faire est de la musique orchestrale ou classique. En tant que producteur, certains projets personnels sont mis de côté lorsqu’on travaille sur ceux des autres, alors je me penche actuellement sur un projet que j’ai mis de côté il y a une dizaine d’années, et j’ai hâte de pouvoir m’y consacrer à nouveau. »
Alors qu’Anderson partage sa perspective sur les qualités qui ont tracé la voie de sa carrière polyvalente, il est légitime de se demander s’il a des conseils à offrir à ceux qui aspirent à suivre une trajectoire professionnelle similaire à la sienne. Sa réponse :
« Je ne donnerais pas de conseils pour suivre mon chemin – c’est quelque chose de très personnel. Je dirais ceci : trouvez cette “chose” qui vous passionne le plus. Restez ouvert à l’univers musical, et concentrez-vous sur l’endroit où vous vous sentez à votre place – là où vos talents pourront vraiment briller. Je sais que j’aurais probablement été plus loin dans ma carrière si je m’étais concentré sur une seule voie, mais c’est dans ma nature d’avoir une multitude de spectacles, de projets et de centres d’intérêt. Ce n’est peut-être pas ce qui conviendrait à quelqu’un d’autre, et c’est pourquoi c’est quelque chose de très personnel. Être ouvert d’esprit et dire “oui” aux opportunités liées à votre domaine d’intérêt – même si elles vous mettent mal à l’aise – voilà le conseil que je donnerais. »
En cherchant quelque chose d’exclusif à propos de Lance Anderson, il est juste de dire que cette enquête révèle une vérité qui s’applique autant à son parcours professionnel qu’à sa philosophie de métier : il s’agit de trouver son propre chemin. Dans le cas d’Anderson, ses compétences fondamentales lui ont permis d’explorer de nombreuses directions. En gardant cette vérité objective à l’esprit, les derniers mots d’Anderson, « officiellement » livrés dans le cadre de cette enquête, résonnent avec une tonalité particulière depuis « derrière le rideau » :
« À ce stade de ma carrière, je continue parce que j’en suis profondément passionné. Je ne fais que ce que j’ai vraiment envie de faire, musicalement parlant – que ce soit jouer, produire, diriger musicalement des spectacles, ou tout autre projet dans lequel je suis impliqué. »
Alors que cette édition de Derrière le Rideau touche à sa fin, j’espère que les lecteurs, quels qu’ils soient, auront découvert quelque chose de plus sur l’artiste présenté, et que cela les incitera à pousser l’exploration plus loin. Chaque artiste mis en lumière dans cette chronique possède une biographie riche qui ne peut être entièrement couverte ici, et il est toujours conseillé de se pencher sur la musique et le parcours qui donnent sens à ces entretiens. Dans le cas de Lance Anderson, il existe un lien direct entre sa carrière éclectique et sa volonté de s’investir dans les domaines de l’industrie musicale qui mettent en lumière ses compétences.
Cet article est une contribution mensuelle régulière, publiée exclusivement dans The Sound Café Magazine, dans le but d’offrir un regard approfondi sur les artistes de la scène Blues canadienne qui forment le cœur du collectif Blues.


La musicienne de blues en tournée, Erin McCallum, a suivi des études postsecondaires en médias (actualités, radio) au Collège Humber en Ontario. Elle a ensuite été mentorée par Robert Holiday, membre intronisé au Canadian News Hall of Fame. Elle est également une auteure régulièrement publiée dans les domaines du journalisme musical et d'enquête, avec un accent sur la musique au cours des six dernières années.
Erin tient une chronique mensuelle exclusive dans The Sound Cafe, mettant en lumière des musicien(ne)s et des professionnel(le)s de l’industrie de partout au Canada œuvrant principalement dans les genres Blues et Roots.
Erin McCallum. Une voix puissante. Un son percutant.
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