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Article exclusif : Extraits de chapitres de La Longue Route vers Flin Flon

  • Photo du rédacteur: Megan Routledge
    Megan Routledge
  • 19 juil.
  • 12 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 juil.


Four Chords & The Truth at The Dakota Tavern - Photo Credit Stevie Connor

Four Chords & The Truth at The Dakota Tavern - Photo Credit Stevie Connor



Introduction par Megan Routledge :


C’est avec un immense enthousiasme que je vous accueille pour ce deuxième extrait exclusif des mémoires à paraître de Stevie Connor, La Longue Route vers Flin Flon, publié en exclusivité dans The Sound Cafe Magazine.


Si le premier chapitre entrouvrait la porte sur l’univers de Stevie — une vie façonnée par la passion, la détermination et une bonne dose de moments magnifiquement fortuits — ce nouveau chapitre l’ouvre en grand, vous plongeant au cœur de la scène musicale canadienne, portée par l’amitié, les souvenirs, et un mur très spécial qui chante plus fort que n’importe quelle radio.


Dans le style inimitable de Stevie, ce chapitre mêle humour et respect, offrant un accès privilégié aux coulisses de Four Chords and The Truth, là où les légendes se rencontrent, les histoires se partagent, et où la magie des auteurs-compositeurs est célébrée dans sa forme la plus authentique. On y croise la grandeur, on rit un peu, et l’on assiste à une rencontre inoubliable avec une icône canadienne qui aurait pu s’éclipser discrètement — mais qui, au contraire, est restée et a transformé ce moment en souvenir impérissable.


Installez-vous confortablement. Ce qui suit déborde de cœur, d’histoire, et d’une signature particulièrement précieuse.


Megan.



The Long Road To Flin Flon


Quatre accords, deux légendes, et un mur qui parle


Un voyage intime à travers la musique, la mémoire et les instants qui nous façonnent...


Il y a des moments dans la vie qui paraissent ordinaires sur le coup — voire insignifiants — jusqu’à ce que l’on réalise, bien plus tard, qu’ils étaient le point de départ de quelque chose de bien plus grand.


Pour moi, l’un de ces moments a eu lieu il y a plus de dix ans, dans un lieu des plus rock’n’roll : un couloir d’hôtel à Toronto. Pas de tapis rouge, pas de corde de velours — juste Anne et moi, un compatriote écossais, David Leask, qui nous présente à Andrea England, et un CD intitulé Hope and Other Sins remis avec le sourire et une parole bienveillante. J’ai pris le CD, pris une note mentale, puis je suis reparti sans me douter que je venais d’entrer dans un nouveau chapitre de ma vie musicale.


Cet album ne m’a jamais quitté. Andrea non plus...


Avance rapide de quelques années : Andrea England est passée de « l’auteure-compositrice talentueuse rencontrée dans un couloir » à « figure incontournable de la musique canadienne et hôte d’une série devenue institution ». Four Chords and The Truth n’est pas né d’une réunion marketing ni d’un brainstorming de comité. C’est né d’un désir sincère d’entendre la vérité — quatre accords à la fois — directement de la bouche des meilleurs auteurs-compositeurs du Canada.


Andrea n’est pas étrangère à ce milieu. Artiste multi-primée, véritable boule d’énergie créative et défenseure avisée des droits des auteurs-compositeurs, elle a coécrit des chansons avec et pour une vaste gamme d’artistes — des lauréats des CCMA Meghan Patrick et Don Amero à la star pop internationale Nicole Scherzinger — récoltant au passage un disque d’or au Royaume-Uni. En tant que directrice associée de l'engagement des éditeurs et de la stratégie chez la CMRRA, et membre du conseil d’administration de la Songwriters Association of Canada, elle fait partie des rares personnes capables de parler couramment le langage des musiciens et celui du droit d’auteur, sans jamais perdre le rythme.


Et quelque part entre tout cela, elle a créé Four Chords and The Truth — sans doute l’une des meilleures choses qui soient arrivées à la scène musicale live canadienne… sans impliquer des billets pour le Tragically Hip ni Gordon Lightfoot assis au piano.



Anne & Stevie Connor with Andrea England.

Anne et Stevie Connor avec Andrea England


Ma femme Anne et moi avons eu la chance d’assister au tout premier spectacle Four Chords and The Truth au Dakota Tavern, en 2015. On pensait que ce serait un événement unique — peut-être deux guitares, quelques bières, une poignée d’applaudissements. Mais dès que les premiers accords ont résonné, on a compris qu’on vivait quelque chose d’exceptionnel. Le Dakota — avec ses planchers en bois, ses plafonds bas et son charme brut — est devenu notre sanctuaire. Et ces cercles d’auteurs-compositeurs ? C’était notre messe.


Ce qui a suivi, c’est un périple de dix ans (et qui continue encore), auquel on ne s’attendait pas. Grâce à Blues & Roots Radio, j’ai eu l’honneur d’interviewer plus d’une centaine d’artistes qui se sont produits à Four Chords — et ce n’étaient pas de simples bavardages sur les tournées et les ventes d’albums. C’étaient des plongées profondes dans le processus créatif, dans la vie derrière les paroles, et dans ces moments gênants où l’on avoue avoir écrit une chanson en sous-vêtements avec un stylo cassé et un fond de verre de vin rouge tiède.


Le spectacle a toujours été un espace d’honnêteté musicale. Pas de fumigènes. Pas d’ego. Juste du talent brut et des histoires vraies. On ne sait jamais qui va apparaître — et c’est là tout le plaisir. Un soir, vous voyez Paul Reddick jouer de l’harmonica comme s’il invoquait des esprits, et le lendemain, Serena Ryder surgit sur scène en invitée surprise, faisant littéralement exploser le toit. Ce sont des soirées où l’on rit, où l’on pleure, et où l’on rentre chez soi en googlant tous les noms à l’affiche.


Si Andrea orchestre, anime et propulse toute la série, son mari Mike Kazarian en est le plus fervent soutien — une âme généreuse, un acteur talentueux, et un homme d’une profonde gentillesse. Il ne s’implique pas dans le côté créatif du spectacle, mais on le repère souvent en coulisses, discret, toujours près d’Andrea, incarnant cette présence rassurante dont tout tourbillon créatif a besoin. Un homme bien, avec un grand sens de l’humour, et un cœur encore plus grand.


Quand Four Chords a déménagé au splendide TD Music Hall, au sein du complexe Massey Hall, on aurait pu craindre qu’il perde son intimité — mais il n’en fut rien. D’une manière ou d’une autre, Andrea a su capturer l’essence du Dakota et la verser dans ce nouveau lieu. L’acoustique est de classe mondiale, la visibilité parfaite, mais l’âme du spectacle reste intacte.


Nous avons assisté à chaque concert. Tous, sans exception. Et chez nous, nous en avons la preuve : des affiches encadrées et signées de chaque performance, fièrement accrochées au mur — chacune portant les autographes des artistes qui ont fait vibrer la salle. Plus de 130 signatures ornent désormais notre couloir, non pas comme des trophées, mais comme des souvenirs — chacune une porte ouverte vers une soirée où la musique comptait, et où les histoires nous ont marqués.


Un mur qui parle — une collection de souvenirs précieux

Four Chords & The Truth Wall

Chez nous, il y a un mur qui résonne d’histoires — un mur qui ne se contente pas d’exposer des affiches, mais qui abrite une mémoire.Tout a commencé le soir du tout premier spectacle Four Chords and The Truth. Ce soir-là, Anne et moi avons fait un pacte discret : assister à chaque représentation à Toronto. Et nous avons tenu parole — sans jamais faillir. (Bon, d’accord, nous avons manqué quelques dates hors de la ville, à Halifax, Nashville et New York.)


À chaque concert, Andrea fait imprimer de magnifiques affiches — des œuvres en tirage limité, commémorant les artistes et la soirée. Chacune des nôtres est signée par les musiciens qui sont montés sur scène, et j’ai eu le grand privilège d’interviewer presque tous ces artistes (à l’exception des concerts au TD Music Hall, dont les droits appartiennent à CBC).


Et pour les quelques spectacles spéciaux que nous n’avons pas pu voir ? Andrea et Mike ont eu la gentillesse de nous mettre les affiches de côté. Des légendes.


Au fil des années, notre collection a grandi pour dépasser les 100 autographes — chacun représentant une conversation, un lien, un instant figé dans le temps. À ma connaissance, seuls Andrea et Mike possèdent une collection complète de signatures — autant dire que nous sommes en excellente compagnie.


Un élément profondément personnel de cette histoire, c’est l’œuvre elle-même — les affiches de la « grande époque » ont été conçues par nul autre que le regretté et talentueux Michael Wrycraft — connu et aimé de tous sous le nom de A Man Called Wrycraft.


C’est avec une grande tristesse que nous avons appris son décès. Michael était l’un des êtres les plus drôles que j’aie jamais rencontrés — un esprit vif, un humour ravageur, une lucidité qui ne l’a jamais quitté malgré la maladie, et une volonté de vivre absolument remarquable. Quelques semaines à peine avant son départ, nous avons parlé de son retour prévu sur Blues & Roots Radio, après une longue pause due à sa santé. Même si nous avions continué à diffuser Radio Wrycraft et From Cover To Cover depuis les archives, Michael préparait deux nouvelles émissions avec des formats inédits. Hélas, cela ne s’est jamais réalisé.


Michael a été un grand soutien dans ce que nous construisions avec la station au fil de la dernière décennie. Il y croyait, il nous a soutenus, encouragés — et pour cela, je lui en serai toujours reconnaissant.


Anne et moi passions du temps avec lui à chaque conférence — toujours au centre de la pièce, toujours celui avec l’histoire la plus folle et la plus géniale à raconter. Il avait une foule d’amis qui l’adoraient, et avec raison. Son talent de graphiste était inégalé — une force créative dont l’influence a traversé toute la scène musicale canadienne et bien au-delà. Ses affiches n’étaient pas de simples visuels promotionnels ; c’étaient de véritables œuvres d’art, capturant l’essence de chaque soirée, de chaque artiste, de chaque époque.


Sa disparition a été un choc profond — pour nous, pour l’industrie musicale, et pour tous ceux qui ont eu la chance de le connaître. Il a accompli tant de choses, et a fait sentir à tant de gens qu’ils comptaient.


Nous avons perdu Michael beaucoup trop tôt, mais son œuvre — et son esprit — continuent de vivre à travers ces affiches étincelantes accrochées sur notre mur.


With Michael Wrycraft

En 2023, lorsque le spectacle a déménagé dans le splendide TD Music Hall au sein du Massey Hall, les affiches ont également changé — passant de l’or au blanc — marquant un nouveau chapitre tout en conservant ce battement de cœur familier. Et oui, je me pince encore quand je les regarde.


The First Poster

La première affiche de Four Chords & The Truth


Une de mes préférées dans la collection ? La toute première affiche — un classique — à laquelle une signature inattendue a été ajoutée par la suite. Il s’est avéré que cette invitée surprise n’était autre que Serena Ryder, dont la signature se trouve juste au-dessus de la photo de Colin MacDonald (ci-dessus). C’est ce genre de magie qu’on attend à Four Chords. Et chaque fois que je jette un œil à ce mur, c’est comme si les histoires se mettaient à me chuchoter en retour.


Stevie Connor & Andrea England, TD Music Hall, Toronto 2024

Stevie Connor & Andrea England, TD Music Hall, Toronto 2024


Il y a une soirée qui se démarque comme aucune autre…


C’était après un spectacle Four Chords, et on m’a offert la chance d’interviewer une légende vivante : Andy Kim.


Oui, ce fameux Andy Kim. L’homme qui a offert au monde « Rock Me Gently », co-écrit « Sugar, Sugar » pour The Archies, et contribué à définir une époque de la musique pop avec son son unique et son talent d’auteur-compositeur. Né Androwis Youakim de parents libanais à Montréal, Andy a déménagé à New York dans son adolescence, est entré dans le Brill Building, et n’en est pas ressorti avant d’avoir gravé son nom dans l’histoire de la pop.


Mais c’est là que le destin est intervenu — sous la forme d’une autre légende musicale de Toronto, Derek Downham, que j’avais rencontré à quelques reprises. C’est Derek qui a fait l’introduction, et je lui en suis profondément reconnaissant. Sans sa générosité et sa confiance, je n’aurais peut-être jamais eu l’occasion de m’asseoir avec Andy Kim et d’entendre de première main les histoires qui ont façonné une carrière — et, d’une certaine façon, toute une époque.


Andy aurait pu ranger ses affaires et partir ce soir-là — personne ne lui en aurait voulu. Le spectacle était fini, la foule s’était dispersée, et il avait déjà tout donné sur scène. Mais au lieu de ça, il est resté. Il m’a offert son temps, ses histoires, et son cœur. Pour moi, cela en dit bien plus sur l’homme que n’importe quel classement ou disque d’or. Un moment précieux que je chérirai toujours.


Il a raconté la signature de son premier contrat à New York, et ce moment inoubliable où John Lennon lui-même est entré dans le bureau pour lui remettre un disque d’or — un accueil surréaliste parmi les hauts dignitaires de la royauté musicale. Cette histoire valait à elle seule le prix d’entrée (qui, dans ce cas, était simplement d’être au bon endroit, au bon moment, avec un carnet de notes en main).


Stevie Connor avec Andy Kim


La carrière d’Andy s’étend sur des décennies, des personnages (il a même porté un temps le nom de Baron Longfellow — rien que ça pour le sens du théâtre !) et des causes. Il a pris part à d’importantes actions caritatives comme Tears Are Not Enough, a été convaincu de sortir de sa retraite par Ed Robertson des Barenaked Ladies, et anime aujourd’hui le très apprécié Andy Kim Christmas Show, récoltant des fonds pour des œuvres caritatives pour enfants, prouvant année après année que générosité et élégance ne se démodent jamais.


Rencontrer Andy — et gagner sa confiance pour raconter son histoire — est une expérience que je chérirai toujours. Un véritable gentleman. Un conteur né. Et un rappel vivant que l’humilité et le génie peuvent parfaitement coexister en un seul artiste.


De la vision et la créativité d’Andrea à l’héritage durable et la générosité d’Andy, j’ai eu le rare privilège d’être à la croisée du passé et du présent — voyant légendes et nouveaux venus partager la même scène, raconter la vérité avec quatre accords et une histoire.


Et je le dis avec toute la sincérité possible : je suis reconnaissant. Reconnaissant pour la musique. Reconnaissant pour les amitiés. Reconnaissant envers Derek Downham pour cette introduction. Et reconnaissant de faire partie d’une famille — la famille Four Chords and The Truth — où les auteurs-compositeurs sont célébrés et où les histoires sont sacrées.

Un toast à Andrea, Mike, Andy, Derek — et à tous ces moments inoubliables où la vérité est pincée, chantée et partagée.


Et un toast à ce mur d’affiches chez moi — une galerie de cœurs, de voix et de signatures qui prouvent que la musique ne se contente pas d’être entendue. Elle se vit.


Four Chords & The Truth

Sur la longue route vers Flin Flon, il y a eu tant de moments magiques — des rencontres inattendues, des hasards heureux, et des histoires partagées aussi bien dans des salles enfumées que sur des scènes lumineuses. Ce lieu insaisissable, Flin Flon, a toujours flotté quelque part entre réalité et mythe pour moi — un symbole à la fois de destination, de rêve, et de voyage. En grandissant en Écosse, dans un monde si éloigné des vastes paysages canadiens, je n’aurais jamais imaginé me tenir là où je suis aujourd’hui.


Je ne m’étais jamais vu entouré de légendes, assis dans des lieux intimes où les murs vibrent des échos d’une musique sincère, ou tenant une affiche signée racontant une décennie de moments qui ont changé ma vie. Pourtant, me voici, humble et reconnaissant, toujours sur cette route, toujours à la poursuite de ces instants de vérité, toujours à la découverte de nouvelles histoires à raconter.


Quel voyage cela continue d’être. Et à chaque accord joué, à chaque récit partagé, je me rappelle que parfois, la route compte plus que la destination — et que la vraie magie se crée avec ceux qui nous accompagnent en chemin.


Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, la signature d’Andy Kim semble briller un peu plus que les autres aujourd’hui. Ce doit être la lumière — ou peut-être, juste peut-être, c’est la magie de Lennon.


Note de bas de page :

Flin Flon a vécu gratuitement dans mon imagination depuis l’enfance. C’était ce lieu lointain au nom inoubliable — un rêve, une destination que je n’ai jamais vraiment atteinte. Né en Écosse (quoique presque canadien de naissance), je n’aurais jamais prédit que je me retrouverais un jour à vivre au Canada, entouré de connexions à Flin Flon si étonnantes qu’on croirait que je les invente. Mais ce n’est pas le cas. La vie est drôle comme ça.


Flin Flon, Canada

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Stevie Connor
Founder/Editor
The Sound Cafe

Stevie Connor, polymathe de la scène musicale né en Écosse, est reconnu pour sa polyvalence exceptionnelle dans de nombreux domaines de l’industrie. Destiné au départ à une carrière dans le football, c’est pourtant dans la musique que Stevie a trouvé sa véritable vocation. Son parcours éclectique l’a vu s’illustrer en tant que musicien, compositeur, artiste d’enregistrement, journaliste et pionnier de la radio sur Internet.


En 2012, Stevie a fondé Blues and Roots Radio, une plateforme en ligne qui est rapidement devenue une scène mondiale pour les musiques blues, roots, folk, americana et celtiques. Grâce à son leadership visionnaire, la plateforme a acquis une renommée internationale. Non satisfait de s’arrêter là, Stevie a élargi son empreinte en 2020 en créant The Sound Cafe Magazine, une publication multilingue dédiée aux entrevues avec des artistes, aux critiques d’albums et à l’actualité musicale.


L’influence de Stevie dépasse largement le cadre de ces deux plateformes. Son oreille avertie et sa fine compréhension de l’industrie lui ont permis d’être sélectionné comme juré pour des prix nationaux prestigieux tels que les JUNO Awards, les Canadian Folk Music Awards et les Maple Blues Awards. Par ses efforts infatigables, il s’est forgé une solide réputation au sein de la communauté musicale, gagnant le respect tant de ses pairs que des artistes.


Malgré ses nombreuses responsabilités, Stevie reste profondément attaché à ses racines, tant sur le plan musical que géographique. Il continue d’enrichir activement le tissu vivant du monde musical, veillant à ce que son influence se fasse sentir bien au-delà de toute plateforme unique. Sa passion durable et son engagement envers la musique font de lui une véritable figure de proue de l’industrie.


Stevie est un journaliste vérifié sur la plateforme mondiale de relations publiques Muck Rack.


Lisez quelques-uns des articles de Stevie pour The Sound Cafe.

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