Critique d’album : Tune Machine de Graham Lindsey – Entre Tradition, Voyages et Plaisir Musical Pur
- Stevie Connor
- il y a 3 jours
- 3 min de lecture

Crédit photo : Jeff Topham.
La musique de Graham Lindsey a depuis longtemps dépassé les frontières ordinaires, résonnant sur le carillon de la Tour de la Paix à Ottawa, se perdant dans les paysages suédois, flottant sur les eaux internationales et enflammant festivals et salles à travers le Canada. Avec Tune Machine, son dernier album, ce sentiment de mouvement infini et de connexion prend vie comme jamais auparavant.
Sorti le 10 juillet sur Bandcamp et disponible en streaming à partir du 7 août, cet album de huit morceaux – comprenant douze pièces individuelles – invite l’auditeur à un voyage à travers les côtes, les cultures et les multiples nuances de la narration instrumentale.
Dès la première note de The Islander, la signature de Lindsey se révèle : des mélodies immédiatement captivantes, tissées avec mandoline, bouzouki, violon, guitare, basse et percussions. Ni jig, ni reel, mais totalement irrésistible, cette composition syncopée et décontractée s’ancre durablement dans l’esprit, témoignant du talent de Lindsey pour créer une musique qui reste longtemps après que les enceintes se taisent.
Avec Free, Lindsey élargit son horizon musical en associant son talent instrumental aux paroles suédoises d’Emma Björling, pour un morceau qui capture l’exaltation du mouvement, de la rencontre et de la liberté. L’adaptation anglaise se lit comme de la poésie pour voyageurs, célébrant la joie, la mémoire et l’émancipation. Ici, la musique de Lindsey dépasse la simple note pour devenir une expérience partagée, magnifiée par l’ensemble Skye Consort et les collaborateurs qui insufflent vie à chaque phrase.
Le morceau titre, Tune Machine, est un tourbillon d’énergie et de malice. Rythme syncopé et entraînant, entièrement imaginé par le guitariste Jesse Périard, il constitue la toile de fond parfaite pour une pièce aussi plaisante à jouer qu’à écouter. L’humour et la joie de Lindsey pour la musique sont palpables, et contagieux.
Tout au long de l’album, Lindsey équilibre jigs et reels pétillants avec des instants plus introspectifs et tendres. Light on Time mêle des pièces inspirées de la Suède, chacune imprégnée d’anecdotes de voyage, d’histoire personnelle et de musicalité profonde. Selby Jig, moins d’une minute, prouve que la brièveté peut être un bonheur, son bouzouki clair et sa guitare ténor incitant à l’écoute répétée. A Little Chaos est exactement cela : un trio de morceaux improvisés avec des amis, célébrant la joie de la musique partagée, sans répétition ni prétention.
La générosité de Lindsey en tant que compositeur brille dans Pen Pal Waltz et Walking Tune. Le premier, délicate conversation à travers fuseaux horaires et générations, célèbre les liens que la musique rend possibles, tandis que le second réunit trente-sept voix en harmonie, clôturant l’album sur une note collective et joyeuse.
Produit par Lindsey lui-même, mixé par Noah Sullivan et masterisé par Guy Hébert, Tune Machine est aussi un remarquable exemple de collaboration et d’intention. Album carbone-négatif, créé au Canada, il a un but clair : apporter de la joie à ceux qui l’écoutent, le jouent et le partagent.
Il n’est pas étonnant que les compositions de Graham Lindsey aient voyagé à travers le monde – de la Tour de la Paix à la Suède, des scènes de festival aux salles d’écoute intimistes. Tune Machine en est une carte vibrante et festive. Une musique pour tous ceux qui aiment la chaleur de la tradition, l’excitation de la découverte et le plaisir simple et irrépressible d’une mélodie qui refuse de quitter votre esprit.
À écouter sur Bandcamp. Bien plus qu’un album, un rappel que la musique, à son meilleur, relie cœurs, mains et lieux aux quatre coins du monde.

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